31 – Points de vue

Lion 500 louvre

 

Dans «le Monde » du 3 novembre 2016, un article – illustré par l’image ci-dessus-, nous apprend que le Louvre-Lens « propose, bien involontairement,  une suite » ( ! ) à ma modeste exposition « Anthroposcènes » !

L’exposition intitulée « L’histoire commence en Mésopotamie », s’est donné pour mission de démontrer à nous , « grand public, qui ne savons même pas situer l’Irak...» ( !! ) tout ce que nous devons à la Mésopotamie.
Pour illustrer le propos, 5000 tablettes d’argile et 400 objets trouvés dans ce « Jardin d’Eden » entre Tigre et Euphrate, choisis pour aller « au plus simple et au plus juste »… toujours pour ce même « grand public » une nouvelle fois cité, et qui nous parlent d’écriture évidemment, mais aussi d’architecture, de mathématiques, de l’année de douze mois, de la roue… et de bien d’autres merveilles…( dont je doute fort que le « grand public » qui fréquente ce type d’exposition soit si ignorant )

Cet article pose problème dans la mesure où  cette exposition – qui se voudrait pourtant didactique – semble présenter une Mésopotamie sérieusement tronquée  en contre-exemple d’un Irak d’aujourd’hui en proie à la barbarie, aux horreurs et aux pillages de l’EI ( mentionné par deux fois lui aussi ).

Faire un peu moins « simple » mais un peu plus « juste », par respect du public ciblé qui  n’a pas à être « enchanté »,  aurait consisté à ne pas trier dans les pièces exposées ni dans les textes traduits.

Qu’aurait-on alors « appris » des restes archéologiques trouvés dans ce « Jardin d’Eden »:   … les conflits incessants, la soif effrénée de conquêtes, la barbarie, les massacres de masse, les machines de guerre, les armes,  les corps amputés, pelés, décapités, les villes anéanties, les incendies, les pillages, tout cela écrit, gravé, sculpté pour emplir des bibliothèques et orner des palais servant la vantardise de potentats sanguinaires tuant pour un Dieu, au nom d’un Dieu, avec l’aide d’un Dieu, celui dont ils avaient choisi d’être l’émanation sur Terre.

Manquent, nous dit-on, les pièces « intransportables » comme les bas-reliefs. Ne serait-ce pas plutôt les pièces dérangeantes en regard du propos choisi ?
Les dits bas-reliefs arrachés au  palais de Khorsabad pour lequel ils étaient faits ont bien pu en d’autres temps être transportés jusqu’au Louvre, de même que ceux de Ninive au British Muséeum, de même que ceux de Babylone au Pergamon de Berlin, de même que… etc… etc…
Et d’ailleurs … pour quoi l’ont-ils été ?
Même si les multiples raisons d’attenter à l’intégrité d’un patrimoine archéologique ne peuvent être mises sur le même plan, on sait bien qu’une architecture démantelée, un ensemble urbanistique dilapidé, privé de ses éléments les plus signifiants, ne transmettra plus d’informations dignes de mémoire.

Que ces éléments épars dans des musées vivent d’une autre vie grâce à leur force plastique est un autre sujet.

Pour ceux qui auraient vu l’exposition « Anthroposcènes« … et pour ceux qui auraient souhaité la voir, pour ceux aussi qui ne comprennent pas les raisons de ce 32° blog, les 3 nouvelles pièces non encore présentes dans mon site, dont « Voyage 66 », y sont  désormais.  


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