19 – Parapluycha
Février 1966.
Aux Beaux-Arts de Bordeaux, ou plutôt au café « Chez Auguste », où se réunit le groupe des « profs », André Mimiague ( cf blog 21A), Pierre Chaveau et Alain Tartas créent « Parapluycha« , encouragés par l’enthousiasme et la sympathie attentive des autres.
La même année les frères Georges et André Mimiague sont remarqués par André Breton qui les recommande aux surréalistes parisiens et les rencontrera jusqu’à sa mort; soit à Paris, rue Fontaine, soit dans le Lot à Saint Cirq Lapopie.
L’activité graphique des membres de Parapluycha est intense : dans les loges, dans les chambres , ou au café entre les tasses… activité individuelle ou collective car il n’était pas rare de réaliser un dessin à deux, à trois ou quatre, voire davantage !
« Les éléments de base sont les minuscules graphies machinales, les puces essentielles de la machinerie imaginante. Ce sont les planctons de l’océan artistique; phytoplanctons ou zooplanctons : des producteurs ou capteurs d’énergie. Ils s’articulent, s’organisent entre eux, tissent des réseaux sans fin… et sur n’importe quel support, coin de carnet, ticket, bout de carton, et pourquoi pas papier dessin ou toile ? Et le stylo à bille vaut ben le crayon, ou le pinceau la plume ! » AM.
Les dramimages procèdent du même principe : de petits rectangles de forme semblable (arrière-plans flous, détails secondaires, bouts de dessins, rebuts iconiques découpés dans des magazines) créent des sortes de romans-photos par associations de formes, de couleurs et de significations. Des rapprochements à la Magritte ou du type des Merz de Schwitters. Les Dramimages sont comme dit André « le ciné du pauvre » , des photo-montages sans caméra.
La langocha : Parapluycha c’est aussi la mise au point progressive d’une magnifique écriture ; la graphicha langocha (voir blog 21C).
Appartenir à Parapluycha impliquait certaines formules de ralliement, comme « Hou par-exemplement », certaines postures, la plus célèbre (volée au Cheshire cat d’Alice) étant le sourire parapluycha : « oblique sourire à observer face à tout être normal ». AM.
Parapluycha, dans le sillage de Dada et du Surréalisme, va se manifester en expositions, improvisations scéniques et performances à Bordeaux et dans ses environs d’abord; à Paris et Nanterre ensuite, après la nomination d’André Mimiague en région parisienne. Les « bordelais » retrouvent régulièrement le groupe surréaliste parisien au café « La promenade de Vénus », et participent aux expositions et publications.
La dernière manifestation sera la participation à l’exposition « Le Collage Surréaliste » en 1978 à la galerie Le Triskèle à Paris.
Archives personnelles :
1 – 2 : Manifestation à La Roche Chalais : exposition et improvisations scéniques.
3 et 4 : Happening et installation sur un toit d’immeuble à Bordeaux. Février 68
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